
« LE FLEUVE DE LA MORT »[1]
Roman de DIMO RAIKOV
LE ROMAN D'UN CRIME EFFROYABLE DE LA DICTATURE COMMUNISTE
ET DE LA MEMOIRE
« L'écrivain ne peut se mettre aujourd'hui au service de ceux qui font l'histoire : il est au service de ceux qui la subissent. »
Albert Camus
Une nuit pluvieuse des temps totalitaires de la Bulgarie communiste. Des coups de feu retentissent... A quelques mètres à peine de la frontière turco-bulgare, sur les berges du fleuve Rézovska, le Fleuve de la mort, une famille allemande est abattue...
Le roman « Le fleuve de la mort » décortique les mécanismes d'un crime communiste d'un genre particulier et, que personne à nos jours n'a dévoilé nulle part. Aujourd'hui encore, cette vérité accablante est soigneusement dissimulée aussi bien par les coupables que, contre toute logique et défiant la compréhension, par les proches des victimes.
Pourtant, les faits même fragmentaires, sont effroyables, puisque plus de quatre cents Allemands et de nombreux Polonais, Tchèques, Hongrois, Slovaques, Roumains et d'autres ressortissants du bloc de l'Est, qui avaient osé tenter de traverser cette frontière précisément, ont été traqués comme des animaux ; nombreux sont ceux qui ont finalement laissé la vie sur la ligne de démarcation au lieu de trouver la Liberté tant désirée. Conformément aux lois socialistes de l'époque, ils furent à jamais marqués au fer rouge, stigmatisés comme des « ennemis » et des « criminels »...
Mais, dans l'Histoire, est-ce le destin seul des personnes qui ont tenté l'envol vers la Liberté, qui est à considérer comme tragique ? Que dire alors de celui des montagnards, qu'un malheureux concours de circonstances allait contraindre à jouer les rôles d'exécutants ou de témoins des exactions démentes du pouvoir déviant et criminel d'alors ?
Ce roman est un cri contre la volonté manifeste de briser l'homme, contre l'atteinte portée au droit de tout être humain d'exister en tant qu'individu ; c'est un roman qui dénonce les méthodes funestes de cette société totalitaire qui s'octroyait le droit d'être le juge suprême de l'homme, celui de diriger son « épanouissement », le droit de le transformer en simple vis d'un mécanisme bien huilé , le droit de briser son aspiration originelle à la Liberté !
Le roman de Dimo Raikov, « Le Fleuve de la mort » est un roman sur ce qui nous fait le plus défaut, à nous hommes contemporains : le devoir de mémoire...
C'est l'histoire d'un des crimes les plus marquants du siècle dernier commis durant les années de la guerre froide, lorsque les deux mondes étaient agriffés dans une étreinte mortelle. Il s'agit d'un crime, qui grâce à l'amnésie, si « convenable » pour certains, reste impuni aujourd'hui encore.
Ces faits, concernent non seulement les pays de l'ancien bloc de l'Est mais également toute l'Europe et le monde entier, puisqu'il s'agit d'atteinte, non seulement physique mais avant toute chose spirituelle, atteinte portée aux droits de l'être humain et c'est ce persiflage de la personne humaine que le monde ne devrait jamais ni excuser, ni oublier.
« Le Fleuve de la mort » est un roman bouleversant qui vient rafraîchir notre sens de l'Histoire – c'est une nécessité aujourd'hui. C'est ce qui nous permet de préserver notre qualité d'êtres humains...
Traduction: Petra Rousset et Alexander Alexandrov
[1] Le livre « Le fleuve de la mort » de Dimo Raikov est sorti des presses des Editions « Hermès » au mois d'avril 2012
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