Rencontre "Paris, Paris" à l'Institut français - Sofia
Cette rencontre, inaugurée par l'Ambassadeur de France en présence de Mme Nalbant, Vice-ministre de l'éducation et de Mme Fandakova, Directrice des affaires culturelles à la Maire de Sofia, était consacrée à la présentation du livre "Paris, mon Paris" de Dimo Raikov, en présence de l'auteur.
Peut-être la réponse est dans le fait que je suis né dans la ville de Malko Tarnovo, la ville la plus interdite non seulement de la Bulgarie totalitaire, mais également sur tout le territoire de l'ancien Traité de Varsovie. La ville est située à quelques kilomètres de la frontière avec la Turquie. C'était la zone la mieux surveillée du bloc communiste. J'arrive donc de la ville la mieux protégés pour me rendre à la ville la plus libre au monde - Paris !
Paris, c'était la ville rêvée pour laquelle tous les Bulgares de l'époque voyageaient par la seule manière possible – dans leur imagination. C'était un voyage sans titre de transport, sans visa, sans gares ferroviaires, sans aéroports.
Lorsque, il y une dizaine d'années j'ai visité Paris pour la première fois, j'avais l'impression que c'était ma ville à moi, que je la connaissais depuis toujours ! Que chaque coin de rue, chaque pavé de la chaussée faisaient partie de mon monde à moi.... Paris m'a embrassé, il ma bercé et je n'ai pas pu m'en séparer...
Il ne pouvait pas être autrement – des années durant je partais chaque soir pour ma ville bien aimée en découpant dans les journaux et les magazines tout article sut Paris.
J'ai pu écrire mon livre de la même manière difficile (compliquée) – à travers mes pensées et les pensées et le vécu des mes interlocuteurs parisiens français ou émigrés.
Je n'avais pas de sponsors, mes moyens financiers étaient limités, mon français était déficient, je me rétablissais d'une grave maladie qui a duré deux ans. Mais j'ai réussi pour 3 raisons :
D'abord j'ai ouvert mon c½ur à chaque parisien peu importe son rang et sa profession. J'ai empilé des dizaines de dossiers, j'ai fait des centaines de photographies, j'ai écrit quelques milliers de pages pour ne garder que les meilleurs - selon moi, bien sûr. J'ai visité plusieurs endroits, j'ai rencontré une foule de gens, je peux vous dire que j'ai bien travaillé !
La deuxième raison c'est la capacité des Français de respecter la liberté de l'esprit de l'autrui. Pour cette raison mon livre a eu sa deuxième édition et a jouit de l'accueil chaleureux du public.
Les Parisiens (des députés à l'Assemblée nationale au clochard sous le pont au Double près de la cathédrale Notre-Dame) se rendaient compte que je les abordais avec mon c½ur grand ouvert et me pardonnaient l'extrême curiosité, les brins d'impertinence, le français qui laissait à désirer.
Pour tout cela, je te remercie Paris !
La troisième raison qui a fait le succès de mon livre, c'est l'amour que portent les Bulgares pour la France.
Je suis convaincu que la Bulgarie a toujours été et qu'elle le restera un pays francophile. La preuve, c'est es Bulgares de différentes générations portent un grand intérêt à mon livre.
Vous ne pouvez pas imaginer de quelle manière délicate les lecteurs, et surtout les plus âgés, caressaient la couverture du livre, regardaient l'image de la tour Eiffel et me disaient que grâce à mon livre il ont fait le meilleur voyage de leur vie.
La première à me dire cela, c'était l'actrice éminente bulgare Tatiana Lolova. Un soir elle m'a appelé pour me dire : « Monsieur Raikov, j'ai visité Paris plusieurs fois, mais à travers votre livre j'ai fait le meilleur voyage de ma ville bien aimée. »
J'ai reçu des centaines de mails et de lettres de mes lecteurs !
Qu'est ce qu'un auteur peut désirer d'avantage ?
Je te remercie encore une fois Paris !
Merci à tous qui n'ont pas cessé de me soutenir – ma femme Ophelia, ma fille Yana et mon beau-fils Alexandre qui étaient mes traducteurs ; le critique littéraire Stoyo Vartoloméev qui est le propriétaire des éditions « Hermes » et son équipe. Ils ont publié le livre au graphisme intéressant. Je remercie les personnages de mon livre.
Je remercie également les médias et les libraires qui ont rendu possible la rencontre du public avec le livre. Merci à tous ceux qui ont cru en moi et qui continuent à m'épauler !
Je remercie les milliers de lecteurs et avant tout les centaines personnes âgées de ma ville natale Malko Tarnovo qui ont acheté mon livre en dépit de leurs retraites minables. Sur un montant mensuel de 100 leva (soit 50 euros) ils ont dépensé 10 leva pour « Paris, mon Paris à moi ». Ceci dit, il se privait de nourriture pendant une semaine...
Je n'aurais jamais cru que ces gens-là s'intéressaient à la France. Ils n'ont jamais voyagé hors de la Bulgarie et certains parmi eux n'ont jamais quitté leur ville natale. Ils achetaient mon livre en crédit sur 3-4 mois.
Je n'oublierai jamais ma voisine, la grand-mère Zlata, qui caressait la couverture comme un nouveau-né en disant : « C'est trop cher, mon fils... »
Lorsque je lui ai offert le livre, elle s'est jetée à mon cou et pendant un long moment
elle m'a serré dans ses bras.
A quatre-vingt ans, la grand-mère Zlata originaire de cette petite ville oubliée du Dieu, cherchait et savourait Paris, son Paris à elle.
Alors j'ai compris ce que tous ces gens voulaient trouver dans mon livre. Ils voulaient trouver du réconfort dans leur Pari à eux, c'est-à-dire dans le rêve que le monde ne peut pas être aussi mauvais, que le monde est bâti par le bien et la lumière...
Un mois plus tard mes parents m'ont annoncé le décès de la grand-mère Zlata. Elle a quitté ce monde sans voir Paris de ses propres yeux.
Etait-ce vrai ? Il se peut qu'elle l'ait vu.
Je veux remercier tous ces « Parisiens » à moi...
Je remercie pour son soutien moral Mme Lise Yalamov qui, il y a deux ans, faisait partie de l'équipe de l'Institut Français de Sofia.
Je remercie SEM Etienne de Poncins, ambassadeur de France en Bulgarie qui à la veille de Noël m'a envoyé un e-mail touchant. J'ai reçu des e-mails de Marc Lévy, écrivain français de renom, de Patrick Devedjian, secrétaire général de l'UPM, de Jean-Luc Péillot-Rico, Directeur du « Moulin rouge », de Bertrand Ténèze, Directeur de la galerie « Monmartre » et de beaucoup d'autres personnages de mon livre. Je considère tous ces e-mails comme un signe de considération pour mon livre !
Des remerciements cordiaux à Mme Catherine Suard, à M. Jean-Marie Verger, Mme Manuèle Debrinay-Rizos, Mme Albena Charbanova, Mme Maria Konaktchieva et à tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette incroyable « Soirée Paris », et qui m'ont offert en cadeau cette rencontre inoubliable.
Je remercie Mme Ina Clouet pour son charmant partenariat et M. Raymond Grégoire, l'auteur des illustrations qui complètent l'ambiance de fête de la « Soirée Paris ».
Merci à vous tous qui vous êtes venus pour moi, pour mon livre et pour « Mon Paris à moi » au lieu de rester à la maison et à regarder les émissions télévisées de Koh Lanta ou de l'Ile de la tentation.
C'est le grand amour pour une ville qui nous a réuni...
Nous tous, ici bas, nous avons besoin de retrouver notre Paris à nous...
Paris de l'Esprit, de la Liberté, de la Beauté et de la Lumière...
Anatole France l'a bien dit : « Dans chaque ville ont trouve des choses, à Paris on trouve tout ».
A la station du métro de l'Hôtel de ville on peut lire :
« Paris donne le la !»
Oh, Paris
Partage